La saponification à froid

 

 Un peu d’histoire…

 

L’invention du savon date de 300o ans en Syrie : les premiers savons étaient obtenus avec de l’huile d’olive et de la soude végétale qui provenait des cendres obtenues par la combustion de plantes comme la salicorne ou la fougère. Le savon a ensuite été utilisé en Gaule comme le rapporte Pline l’Ancien au 1er siècle dans sa célèbre   »histoire naturelle ». L’écrivain latin y décrit la composition d’une pâte élaborée à partir de cendres de hêtre et de suif de chèvre dont nos ancêtres se servaient pour teindre leurs cheveux en roux. Cette préparation s’est transmise pendant des générations, le savon servant à la fois d’onguent, de cosmétique et de remède. Son utilisation pour le lavage du linge, plus tardive, remonte au Moyen-âge.

À partir du XV^e siècle, on produit, dans la région marseillaise, du savon avec l’huile d’olive. En 1791, Nicolas Leblanc invente un procédé permettant d’obtenir de la soude à partir d’eau de mer.

 

Depuis le XX^e siècle, le savon est concurrencé par les tensioactifs synthétiques qui sont utilisés dans les détergents, les gels douches et les « savons dits sans savon » ou syndets.  Si on abuse de ces tensio-actifs synthétiques, ils dissolvent les graisses précieuses de la peau et finissent par détruire la couche lipidique, film protecteur naturel de la peau. Souvent, les savons vendus dans le commerce ne sont plus que l’équivalent d’une pâte à savon détergente à laquelle sont additionnés des colorants et des parfums synthétiques et, qui proposés à bas prix bas,   ne respectent pas la peau. Malgré tout, le savon tient toujours une grande place dans notre salle de bain où il peut être bien plus qu’un produit d’hygiène mais un produit de beauté et de bien-être. Je pense que vous serez d’accord avec moi pour préférer de loin les savons artisanaux naturels et biologiques produits par des savonniers plutôt que les savons issus de l’industrie chimique.

 

Aussi, pour y voir plus clair sur la fabrication des savons, j’ai demandé à Annabel, fondatrice et dirigeante du comptoir des senteurs de la savonnerie SOLSEQUIA, artisan savonnière et bien entendu savonneusement passionnée, de nous expliquer la fabrication artisanale du savon appelée  »saponification à froid « .

 

« C’est en 1823, que le chimiste français Eugène Chevreul explique la réaction de saponification. C’est la réaction chimique qui transforme un corps gras et une base forte, généralement de la potasse (KOH) ou de la soude (NaOH), en savon et glycérol. L’hydrolyse des corps gras produit du glycérol (glycérine) et un mélange de carboxylates (de sodium ou de potassium) qui constitue le savon. En France, malheureusement, il n’y a pas de législation sur le terme artisan savonnier aussi beaucoup de personnes se proclament artisan savonnier alors qu’elles façonnent une matière première qui s’appelle « bondillons » avec une extrudeuse-boudineuse. En effet, les industriels peu soucieux de la qualité fabriquent une pâte à savon dont ils vont extraire la glycérine pour sa forte valeur marchande en cosmétique et avec ce qu’il reste, ils fabriquent ces fameux « bondillons ». On retrouve souvent les savons fabriqués avec ces « bondillons » en grande surface, ce sont des savons calibrés tous à l’identique vendus aussi sur les marchés en été.

Il n’est pas du tout question de se passer de savon mais de bien lire les étiquettes :

La composition des savons industriels commence toujours par du sodium palmate qui est l’ester gras de l’huile de palme mais il existe une alternative à ces produits,  les savons saponifiés à froid.

Le savon artisanal dit « saponifié à froid » est issu d’un procédé doux et écologique qui consiste à préparer la pâte à savon sans cuisson, ce qui préserve les propriétés des huiles et des autres ingrédients naturels utilisés. La saponification faite on laisse ensuite les savons sécher durant plusieurs semaines. La glycérine n’est pas retirée lors du processus car sa présence est importante pour hydrater la peau. Ces savons sont dits « surgras », car une partie des huiles ajoutées en fin de fabrication dit « à la trace » n’est volontairement pas saponifiée pour permettre à la peau de bénéficier des propriétés nourrissantes et adoucissantes de ces huiles.

Mes savons sont naturels, fabriqués à partir d’huiles et de beurres végétaux, de soude et d’eau auxquels sont  parfois ajoutés des ingrédients naturels ( pétales de fleurs, argiles,  miel…). Ils ne contiennent ni graisse animale, ni parfums de synthèse, ni colorants chimiques. Très doux pour la peau, ils sont délicatement et naturellement parfumés avec des huiles essentielles. »

Merci beaucoup Annabel pour ces précieuses informations, je rappelle à mes fidèles lecteurs que votre savonnerie est en cours de création et que vos savons saponifiés à froid seront disponibles en pré-commande dés le 1^er juin 2013, sur la boutique en ligne : www.comptoirdessenteurs.com et que nous pouvons vous suivre sur votre page facebook  » la savonnerie solsequia. »

 

Et merci beaucoup pour les petits savons que vous m’avez confiés : quel plaisir en ouvrant mon colis…

Un délicieux parfum m’est monté au nez ! Vos petits savons qui renferment des huiles et des beurres végétaux (coco, olive, colza, tournesol et 17% de karité), naturellement parfumés avec des huiles essentielles ont chacun leur note  particulière et sont très respectueux de la peau.

J’ai apprécié leur douceur et leur légère mousse délicate mais… entre le très naturel  Solsequia  ; le mystérieux Souffle du Zéphir ; l ‘Orée du bois et son parfum d’écorce ;le Caramelo gourmand et épicé ; Auprès de mon arbre, un peu masculin, le très rafraichissant Matin d’été ; l’incontournable  Savon de la cuisinière et le savon Avoine très doux pour la peau,  mon cœur balance. Allez, s’il faut en choisir un ce sera ce cher Caramelo pour son originalité et sa douceur !

 

A bientôt chers amis, je vous adresse mes salutations les plus moussantes et parfumées en souhaitant à Annabbel , bon vent, succès à sa savonnerie et longue mousse à ses petits savons !

Très bonne toilette !

 

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