Bien-être et Shiatsu
« Le cœur du shiatsu est comme l’amour maternel.
La pression sur le corps stimule la source de vie. »
(Tokujiro Namikoshi)
L’Inde serait le berceau du bien-être, le pays dans lequel toute les thérapies manuelles auraient vu le jour, mises au point par les moines bouddhistes au sein de leur monastère. Ces techniques se sont propagées grâce aux missionnaires zélés, puis voyageant au septentrion, elles gagnèrent la Chine, le Laos, la Thaïlande, la Birmanie.
Le Shiatsu qui signifie littéralement »pression des doigts’‘ apparait pour la première fois au Japon en 1919 dans le livre de Tenpeki Tamai : Thérapie par pression des doigts. Il semblerait que ce qui fut probablement la première clinique du Shiatsu, ouvrit ses portes A Muroran, sur l’île d’Hokkaïdo, dès 1925 sous l’ère Taisho, la période de la grande justice.
Le Shiatsu : c’est quoi ?
C’est une thérapie manuelle japonaise qui utilise des pressions verticales appelées également baro-stimulations qui s’effectuent à l’aide des pouces, des doigts, des paumes des mains et parfois avec l’aide des coudes, des genoux ou des pieds. Le shiatsu se fonde par tradition sur la médecine traditionnelle chinoise mais aussi sur nos connaissances modernes en matière d’anatomie et de physiologie pour mieux traiter différents troubles spécifiques dans une logique de médecine préventive.
La seconde guerre mondiale à complètement bouleversé l’évolution du shiatsu : l’occupation américaine va imposer de force le système médical occidental en créant un pont entre le Japon et l’Occident afin d’isoler le japon de l’influence chinoise. En 1947, alors que se développe la médecine occidentale et qu’elle concurrence les pratiques locales ou d’origine chinoise, les parlementaires japonnais, lors de la 22ème session de la Diète, vont délibérer sur l’avenir et la légalité des médecines traditionnelles telles que l’An Ma, l’acupuncture, le moxa, la pharmacopée chinoise et d’autres techniques. C’est dans ce contexte que fût crée un diplôme d’état de praticien en An Ma traditionnel japonnais afin de différencier ces praticiens des shiatsushis qui eux qui eux n’étaient pas qualifiés pour le An Ma.
En 1954, le ministère japonnais de la santé reconnait officiellement le shiatsu comme une médecine à part entière et une législation permit de juguler l’apparition de nouveaux courants.
En 1955 Tokujiro Namikoshi et son fils Toru obtinrent pour leur école la licence officielle du ministère de la santé et cette école gagna en notoriété lorsqu’elle traita Marilyn Monroe lors d’un déplacement très médiatisé. Puis en se démocratisant le Shiatsu devint très populaire au Japon et se développa au sein des grandes villes.
Le shiatsu en France :
En 1994, La FFST (Fédération française de shiatsu traditionnel) est née avec pour but principal de promouvoir et de défendre l’enseignement du shiatsu. Après une longue lutte pour sa reconnaissance légale, le Parlement européen a fini par trancher sur le sujet et le shiatsu devient l’une des huit alternatives désignées, dans la résolution A4-0075/97 votée le 29 mai 1997, comme »médecine non conventionnelle digne d’intérêt ».
Pratique du shiatsu :
Traditionnellement le shiatsu se pratique au sol sur un matelas en coton appelé futon. Une séance dure environ une heure voire une heure et demie : le massé se vêt d’une tenue souple recouvrant au minimum son buste et ses jambes. Le shiatsu est à la fois efficace au niveau préventif et au niveau des traitements symptomatiques mais en Europe il ne peut se substituer à un acte médical (résolution européenne de 1997). Pour que le shiatsu soit efficace, il est important qu’il y ait une régularité dans les soins, en espaçant les séances de 15 jours à un mois en fonction des besoins. Ce rythme permet de se préserver des petits maux du quotidien mais aussi de rentrer dans un cercle énergétique dit vertueux. Pour les petits maux bénins, 1 à 3 séances réparties sur 3 mois sont généralement nécessaires. Il est important de savoir que certains symptômes apparaissent au bout de nombreuses années de lents dérèglements, de mauvaises postures et d’une mauvaise alimentation, c’est pourquoi, il faut laisser au corps le temps de se rétablir en lui distillant, au même titre qu’un traitement homéopathique, des séances de massage à intervalles réguliers.
Bienfaits du shiatsu :
Le shiatsu a une double action :
- Structurelle au niveau ostéo-articulaire.
- Fonctionnelle au niveau des organes et du système nerveux.
Le shiatsu permet de se reconnecter à son moi intime, d’être à l’écoute de son corps, de calmer le flux des pensées, de laisser émerger les besoins profonds et de mobiliser le Ki (littéralement, « énergie », »souffle », »esprit »). Il circule dans le corps humain le long des trajets appelés méridiens pour redistribuer cette énergie dans le reste du corps. Le shiatsu permet d’agir :
- Au niveau ostéo-articulaire sur les tendinites, les entorses, les fractures, les rhumatismes, l’arthrose, l’arthrite, les contractures musculaires, les lumbagos, les dorsalgies, les sciatiques, le syndrome du canal carpien et les troubles musculo-squelettiques.
- Au niveau organique et nerveux il permet de lutter contre la dépression, l’irritabilité, l’agitation mentale, les insomnies, le surmenage, le surpoids, la circulation sanguine, les problèmes digestifs, les ballonnements, la constipation, les diarrhées, les cystites, les douleurs stomacales, les problèmes hépatiques et de vésicule biliaire, le sinusites, l’asthme, les allergies, la toux et les troubles ORL.
- Le shiatsu lutte contre les virus et pathologies saisonnières liées aux facteurs climatiques comme la chaleur, le froid, l’humidité, le vent, la sécheresse et dont les pathologies les plus courantes sont les rhumes, les gastro-entérites, les angines, les rhino-pharyngites et les sinusites.
Attention : il y a de nombreuses contre-indications au shiatsu, avant de pratiquer, consultez un professionnel ou votre médecin.
Les différentes techniques de shiatsu :
Les techniques de shiatsu sont très nombreuses et se distinguent cependant d’un certain nombre de courants majeurs :
Shiatsu Namikoshi, le plus répandu au Japon, il établit une relation entre la colonne vertébrale et les viscères. Ce shiatsu s’oriente vers le courant de la sympathico-thérapie et de la réflexologie.
Le zen shiatsu de Masunaga : son utilisation complexe des méridiens d’énergies ordinaires et merveilleux fait de ce shiatsu la véritable version nippone du An-Ma, celui-ci étant à l’origine une technique chinoise.
Le shiatsu Kuretake : ce shiatsu vise un rééquilibrage global du corps, par la stimulation perpendiculaire des plans et des points profonds mais aussi par l’effet des pressions relâchées qui permettent de soulager et de déstresser.
Le shiatsu Ohashgi : cette pratique fort appréciée en Europe permet de pratiquer une technique de guérison plus compète. Ce shiatsu se veut holistique et implique une guérison du corps et de l’esprit.
Le shiatsu Koho : ce shiatsu a pour vocation de protéger la famille et de renforcer la société dans son ensemble.
Shiatsu macrobiotique : ce shiatsu se distingue des autres thérapies manuelles par l’utilisation des pieds pour effectuer des pressions sur les zones musculaires denses comme les fessiers ou l’arrière des cuisses. De plus, il allie les bienfaits d’une alimentation macrobiotique pour nourrir l’organisme de la façon la plus juste possible sans manque ni excès.
Le shiatsu myoenérgétique : considéré comme très thérapeutique, ce shiatsu met en avant le fait le dysfonctionnement organique ou viscéral subit par l’influence du système neurovégétatif et inversement. Il met en lumière le fait que le déséquilibre postural est la source du déséquilibre physique donc la pathologie.
Le shiatsu Holistique : c’est une technique plus confidentielle qui s’attache à la fois au traitement du psychisme, de l’émotionnel et du somatique et se base sur la théorie selon laquelle : » l’esprit agit sur la matière » et agit sur l’ensemble des corps inférieurs, à savoir le physique, le mental, l’astral et l’éthérique pour équilibrer les corps supérieurs.
Le shiatsu Yoseido : il est basé sur l’interprétation du Yi King (livre sur les lois de transformations) et sur le Hangdi Nei Jing (classique de la médecine interne de l’Empereur jaune) qui permettent d’examiner et de comprendre les lois qui régissent l’homme et la nature pour mieux cerner les déséquilibres qui touchent l’homme moderne.
Le shiatsu Yin : c’est un art de la stimulation dont la méthode d’accupression très profonde permet d’atteindre les tendons ainsi que les fascias. Ces pressions permettent d’améliorer la circulation sanguine ainsi que celle du ki.
Shiatsu Nonindo : uniquement axé sur la connaissance de la médecine traditionnelle chinoise, le traitement des 12 méridiens d’énergie ordinaire, le travail des ponts d’acupuncture et la diététique orientale.
Le Sei shiatsu Dô : sa pratique se base sur un bilan énergétique préalable, la prise du pouls et des manœuvres alternant des séquences de massage rapide et des séances d’apposition de mains silencieuses. Ces techniques sont réalisées avec une grande douceur.
Le shiatsu Tsubo : il se caractérise par l’utilisation des »tsubos » (points de pression effectués à l’aide des pouces sur des points d’énergie vitaux). Ces tsubos sont liés à des points d’acupuncture, stimulés par le biais de combinaisons de digipressions. Leur stimulation à visée thérapeutique permet de lutter contre un large panel de maux mais aussi d’apporter détente et relaxation au niveau musculaire et dorsal.
Kenko Shiatsu : Le kenko (qui signifie santé) à pour vocation d’agir en prévention pour entretenir la bonne santé du patient mais peut également être utilisé chez les sportifs pour mieux gérer l’effort ou pour mieux récupérer après.
Shiatsu Tao : ce shiatsu s’attache à soulager toutes les douleurs qui sont profondément ancrées dans le corps soient physiques, émotionnelles ou mentales mais aussi toutes les douleurs chroniques.
Pour réaliser ce dossier sur le shiatsu, je me suis informée par la lecture d’un livre très complet sur le shiatsu paru aux éditions Grancher : Le SHIATSU
L’auteure Hélène Campan, masseuse et formatrice, est adepte des massages du monde ; elle a consacré plusieurs années à l’apprentissage des techniques asiatiques et en particulier des techniques japonaises d’abord dans les écoles japonaises puis à Tokyo.
Dans cet ouvrage de référence, vous apprendrez les les applications pratiques de cet art, ses origines, et sa philosophie. L’auteure vous fera également découvrir les techniques du Amma assis (ancêtre du shiatsu), du massage des mains Tenno Anma, du massage des pieds Soku Shindo, mais aussi du zen shiatsu, du Makka Ho et des automassages qui vous permettront de vous préserver au quotidien.
Plus de 900 photos appuient les descriptions, étape par étape, des geste du praticien : au total plus de 150 manœuvres sont décrites de façon claire et détaillée !
Ce guide s’adresse aussi bien aux professionnels du bien-être et de la santé qu’aux profanes en quête de détente et de vitalité, à la recherche de techniques naturelles permettant de lutter contre le stress, les tensions musculaires et les petits maux du quotidien et de renforcer le système immunitaire. Je vous recommande vivement ce guide sur le shiatsu, très riches en informations et en explications théoriques et pratiques.
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